vendredi 5 février 2010

Article paru sur le blog Passerelles

BP va faire de la casse sociale dans le solaire français
Le groupe pétrolier BP taille dans le vif en matière d’énergie solaire. Sa filiale française Apex BP Solar, basée près de Montpellier va supprimer plus de 50% de ses emplois. Au-delà des emplois directs, c’est plus d’un millier de personnes qui seront impactées au niveau national. Après l’Australie, après l’Espagne, après les Etats-Unis, les salariés français subissent la politique industrielle solaire aveugle de BP, qui ignore les réalités des activités et des forces de l’entreprise d’un centre de profit à taille humaine.

La saignée est violente. L’entreprise Apex BP Solar - 20 ans d’existence - est durement amputée de deux de ses trois activités rentables. Fini le développement du photovoltaïque intégré au bâti « à la française », BP abandonne aussi l’Afrique et les départements d’outre-mer ! BP balaie d’un revers de manche toutes les compétences et l’expérience développées par Apex BP Solar sur ces marchés d’avenir. Un seul objectif : le profit à court terme sur le marché spéculatif des centrales photovoltaïques au sol et la distribution de panneaux solaires secs sans aucune valeur ajoutée.

Cette décision n’a rien à voir avec la baisse récente des tarifs solaires français. C’est une stratégie assumée depuis des mois. L’incompréhension est totale entre les collaborateurs d’Apex BP Solar et la direction de la multinationale. Reyad Fezzani, CEO de BP Solar, déclare sur le site Reuters « BP Solar aura une croissance de 40 à 50% en 2010 » alors que les effectifs de BP Solar sont passés de 2200 à un peu plus de 700 depuis son arrivée en 2008, avec une localisation dans des pays à bas coûts… BP Solar se recentre et se concentre sur l’amont de la filière (production massive de cellules et modules). BP Solar s’ampute ainsi de la richesse des savoir-faire d’un métier « nouveau » et en forte émergence, issu de 20 ans d’expérience. Le personnel d’Apex Bp Solar ont de quoi être écœuré, d’être ainsi sacrifié sur l’autel des profits. Rentable, mais pas assez !!!

BP, compagnie parmi les plus riches du monde, un chiffre d’affaire 2009 de 367 milliards de dollars pour 4,3 milliards de dollars de bénéfices au dernier trimestre 09, va-t-il quitter le solaire français, sans mesures d’accompagnement ? L’Etat, la Région Languedoc Roussillon, vont-ils intervenir pour demander à BP de dépasser la façade du green-washing ? Pour demander de reconsidérer cette décision, ou à tout le moins d’accompagner une cession d’activité(s) plutôt qu’une fermeture sèche ?

Depuis 1973, BP est investi parmi les pionniers du solaire photovoltaïque. Avec modération mais constance, le groupe est demeuré actif dans le domaine., avec un sens du marketing certain : « beyond petroleum ». Et c’est à l’heure où le solaire décolle en France, que le groupe taille dans les effectifs. Désespérant, alors que ce secteur est sensé être porteur d’avenir et de croissance « verte ».

http://heloim.sinclair.over-blog.com/

2 commentaires:

  1. Héloïm Sinclair5 février 2010 à 20:04

    Bonsoir solidaire ;-)

    Quitte à mettre le Languedoc Roussillon dans l'oeil de l'actualité nationale pour cause de "frêcheries" d'avant régionales, ne gagneriez vous pas en visibilité médiatique à faire causer Frêche de votre cas ?

    Amitiés

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  2. Salut Héloïm,
    Il est vrai que si Frêche venait voir ce qui se passe, nous serions sûr d'être entendus. Mais notre ami Georges subit un lynchage injuste et est trés pris, mais il ne faut pas désespérer, il est sensible au développement du photovoltaïque et ce gâchis l'interpellera sûrement.
    A+

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